J. Vernon Shea

On rôde dans le cimetière

Cette page résume la seconde des deux Horrifiques Histoires diffusées sur Twitch le dimanche 12 février par VChabrette, initialement en temps réel pendant le stream.

Attention, si vous voulez écouter la rediffusion ou lire l’œuvre, cette page vous divulgâche toute l’histoire !

TW : mort.

En bref

Elmer Harrod, scénariste et présentateur de films d’horreur à la télévision, habite dans une impasse contiguë à un cimetière tentaculaire désaffecté, lugubre, où il aime flâner, souvent avec un livre de Lovecraft. Il découvre dans le sous-sol de sa maison un large tunnel, qui se termine après quelques kilomètres par un mur nu.

Il observe, dans un court métrage qu’il a tourné avec des étudiants, des détails curieux ; y entend des bruits étranges : chuchotements, bruissements…

Une nuit, rêvassant de Lovecraft sur la tombe d’un vieux sorcier, il s’évanouit, et se retrouve, en rêve, dans le tunnel dont le mur nu est ouvert et donne sur un lac souterrain. Il assiste à une effrayante cérémonie. Les participants psalmodiant un appel, auquel répondra un être gigantesque doté de tentacules… et il s’éveilla terrorisé.

Le lendemain, il y prononce une psalmodie trouvée dans l’œuvre de Lovecraft : Iä Iä, Cthulhu fhtagn ! — alors, des ombres s’approchent, et le ciel semble se couvrir de l’ombre de visages immenses et inhumains. En cherchant à fuir, il provoque l’ouverture d’un escalier dans la tombe, vers les profondeurs. Il n’y avait personne, et pourtant une voix caverneuse, d’outre tombe, s’élevait : « descends, Harrods, descends »…

Ce n’est que bien plus tard que le corps d’Elmer Harrod fut retrouvé, en décomposition avancée, par des promeneurs.

Résumé détaillé

Le scénariste et présentateur de télévision Elmer Harrod habite dans une impasse contiguë à un cimetière tentaculaire désaffecté, cimetière à la mauvaise réputation — notamment après la découverte de corps égorgés à proximité. Harrod aime y flâner, même si ce dernier est très lugubre. Malgré la végétation dense, il n’y a pas le moindre oiseau, la moindre vie.

Il découvre dans le sous-sol de sa maison un large tunnel, comprenant des niches secrètes, et qui se termine après quelques kilomètres par un mur nu.

Présentateur de films d’horreur à la télévision, il les agrémente de ses commentaires acerbes. Il tourne dans le cimetière, avec quelques étudiants de l’université de Miskatonic, un court métrage qui sera remarqué. On y observe des détails curieux ; y entend des bruits étranges : chuchotements, bruissements…

Il a l’impression que le cimetière lui “en veut”, ce qu’il associe aux dégâts causés par l’équipe de tournage : détritus… Il s’affaire donc à réparer les dégâts du mieux qu’il peut pour montrer sa bonne volonté.

Après cela, il continue de rôder dans le cimetière, souvent avec un livre de Lovecraft pour l’accompagner, de jour, et de plus en plus, de nuit.

Une nuit, il trébuche sur une tombe : celle d’Obédia Carther, les dates étant partiellement effacées. Il se rend vers un ensemble de tombes, disposées presque en pentacle, où il avait déjà tourné un court métrage de fiction. Il s’installe sur la tombe d’un supposé vieux sorcier, Jeremy Kent, à la réputation sulfureuse, mort à trente ans.

Il rêvasse des romans de Lovecraft avant de s’évanouir sur la tombe. Il se retrouve (en rêve ?) dans le tunnel dont le mur nu est ouvert et donne sur un lac souterrain. Il assiste à une effrayante cérémonie. Les participants psalmodiant :

Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn !
Iä Iä, Cthulhu fhtagn !

Appel auquel répondra un être gigantesque doté de tentacules… et il s’éveilla, terrifié.

Le lendemain, il y retourne, et continue de chercher dans l’œuvre de Lovecraft. Il prononce une psalmodie : Iä Iä, Cthulhu fhtagn ! — alors, des ombres s’approchent, et le ciel semble se couvrir de l’ombre de visages immenses et inhumains.

Cherchant à fuir, en s’agitant, il découvre que la tombe masquait un escalier s’enfonçant sous terre, libérant un air fétide et nauséabond, et une concentration d’obscurité. Il n’y avait personne, et pourtant une voix caverneuse, d’outre tombe, s’élevait : : « descends, Harrods, descends »…

Ce n’est que bien plus tard que le corps d’Elmer Harrod fut retrouvé, en décomposition avancée, par des promeneurs. La tête n’était attachée au corps que par quelques lambeaux de chair putréfiée. Les yeux sortis de leurs orbites reflétaient toujours la terreur. Le cadavre, retourné tel un gant et rongé de part en part, n’avait plus rien d’humain.